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Le temps des crises (2)

La crise de la moder­ni­té est conçue comme « phé­no­mène social total » en ana­lo­gie avec le modèle médi­cal du moment déci­sif où le malade sur­vit ou succombe.

Dès le XVIIIᵉ se déve­loppent les quatre grandes concep­tions de la crise à tra­vers les­quelles nous inter­pré­tons, gérons et ins­tru­men­ta­li­sons les crises jusqu’à ce jour. 

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Le temps des crises (1)

Le début du XXIᵉ siècle a déjà enta­mé ou tra­ver­sé un nombre éton­nant de crises : une crise du ter­ro­risme glo­ba­li­sé, des crises éco­no­miques, une crise éco­lo­gique, des crises migra­toires, des crises de la dette, et main­te­nant une crise sani­taire qui, pro­ba­ble­ment, ouvri­ra à une autre crise éco­no­mique et une autre crise de la dette publique.

Tou­te­fois l’usage infla­tion­naire du terme de « crise » aura éga­le­ment fait qu’il est dif­fi­cile de savoir ce que signi­fie ou à quoi, plus pré­ci­sé­ment, se réfère la notion de « crise ». Une occa­sion, donc de reprendre le fil his­to­rique du concept de crise. (Lire la suite … )

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Les petits arrangements d’un grand dépistage

Dans la com­pé­ti­tion inter­na­tio­nale des meilleurs stra­té­gies anti-épi­dé­miques, le Luxem­bourg fait figure de modèle à suivre. Avec 42,9% d’in­fec­tions évi­tées, le dépis­tage à large échelle aurait per­mis au petit pays d’é­vi­ter une catas­trophe sani­taire et éco­no­mique majeure. C’est du moins ce que pro­clament de manière uni­voque la poli­tique et leurs scientifiques.

Selon le lan­gage mili­taire en vigueur, la Task Force scien­ti­fique gou­ver­ne­men­tale aurait pro­fi­té « de la for­mi­dable oppor­tu­ni­té » de « tes­ter pro­gres­si­ve­ment l’ensemble de la popu­la­tion contre le nou­veau coro­na­vi­rus dans un laps de temps rela­ti­ve­ment court ».

Ain­si, une étude scien­ti­fique des spé­cia­listes de la Task Force, parue en mai 2021, mon­tre­rait que le nombre des cas détec­tés n’a pas seule­ment pu être réduit de presque moi­tié, mais qu’il aurait, en cas de dépis­tage obli­ga­toire, per­mis d’é­vi­ter 82,7 % des cas d’in­fec­tion. Mani­fes­te­ment, la démo­cra­tie nuit gra­ve­ment à la santé.

Qu’en est-il alors de cette science qui informe la poli­tique sani­taire ? Une relec­ture cri­tique de l’é­tude scien­ti­fique et de son contexte révèle une situa­tion un peu plus enche­vê­trée que ne le laissent entendre les défen­seurs d’une poli­tique basée sur les faits. (Lire la suite … )

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L’empire de l’arbitraire

Depuis la pro­mul­ga­tion de l’état de crise au mois de mars, le gou­ver­ne­ment a sou­mis 110 ver­sions de 16 pro­jets de loi rela­tifs à la lutte contre la pan­dé­mie, soit 1,7 pro­jet de loi et 12 révi­sions en moyenne par mois.

Or, les déci­deurs poli­tiques ne pré­tendent même plus étayer leurs légis­la­tions sani­taires sur des résul­tats ou des ‘faits’ scien­ti­fiques bien pré­cis, sur des chiffres concrets ou sur un savoir légi­time. Il semble donc d’ores et déjà admis que la limi­ta­tion voire l’abrogation des droits et liber­tés fon­da­men­tales s’avère poli­ti­que­ment arbi­traire. La nou­velle poli­tique sani­taire cor­res­pond à l’idéal de la poli­tique plé­bis­ci­taire de l’imaginaire popu­liste : les diri­geants décident, le peuple acclame. (Lire la suite … )

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Les masques du ressentiment

Dans son ana­lyse du mora­lisme de la nou­velle ‘éthique de la res­pon­sa­bi­li­té’ sani­taire, Elsa Gis­quet démasque la gri­mace de la bien­veillance qui se cache der­rière les dis­cours et les pra­tiques de la nou­velle soli­da­ri­té antivirale.
La socio­logue y décèle comme une réca­pi­tu­la­tion des signes de dis­tinc­tion et de ségré­ga­tion sociales, issues des habi­tus de lutte de classe de la bour­geoi­sie. La mora­li­sa­tion des dis­cus­sions sur le port des masques por­te­rait donc les traits de ces stra­té­gies de dis­tinc­tion sociale, issue de la bour­geoi­sie. (Lire la suite … )