Édition préparée par Richard Poulain, traduit par Andrea Oberhuber, avant-propos de Thierry Simonelli. Mont-Royal, Québec : MEditeur, collection « Marxismes », 2012
Au moment où jamais dans l’histoire avons-nous assisté à une aussi intense marchandisation de la sexualité et des corps, principalement féminins, mais aussi enfantins, il importe de réfléchir sur les mécanismes de soumission mis en œuvre par le capitalisme dans le domaine de la sexualité.
Cette marchandisation induit des transformations qui impliquent un changement profond du vécu personnel de l’individu. D’où l’intérêt de la publication de cet essai qui regroupe deux textes importants écrits par Wilhelm Reich (1897 – 1957) concernant les rapports entre le marxisme et la psychanalyse, ainsi que les liens entre la psychanalyse et la lutte des classes. Si le marxisme, en tant que méthode d’investigation, s’intéresse aux phénomènes sociaux, pour sa part, la psychanalyse explore les phénomènes psychiques qui se produisent dans une société donnée.
Elle met à nu la contradiction sociale au sein même de l’individu, tandis que le marxisme dévoile les contradictions au sein des sociétés. En ce sens, malgré des niveaux d’analyses différents, ces deux méthodes d’approche du réel peuvent se féconder mutuellement. L’exploration de Reich est plus qu’utile pour nous aider à décrypter, tant au niveau social qu’individuel, la sexualisation actuelle des sociétés.